FORBES
Maître ALEXIS TORDO l’avocat qui gagne !
Maitre Alexis TORDO confie appréhender les victoires et les défaites sans jamais perdre de vue la finitude des choses. « Quel que soit l’enjeu du contentieux auquel vous êtes confronté, on finit tout homme ça ». Spécialisé en droit des étrangers et en droit pénal, cet as du barreau parisien, promeut l’égalité, l’équité, la justice. Rencontre avec l’avocat des situations désespérées.
COMMENT EXERCEZ-VOUS AU QUOTIDIEN ?
Maître Alexis TORDO : On vulgarise le droit, on essaye de se le réapproprier, on est là également pour éclairer les faits d’un regard nouveau et assister notre client durant toutes les phases d’administration de la preuve, de la garde à vue à l’audience, en passant par l’instruction et les perquisitions. Dans le cadre d’une préparation à une garde à vue par exemple, on entraine nos clients à dire la vérité. On décrypte, on reconstruit les faits, on tente surtout avec eux de convaincre les juges. Il faut parfois rappeler des choses essentielles :
il n’y a pas toujours des conclusions à charge à tirer de tout, la conviction parfois un peu prématurée de certains juges d’instructions a des stades trop préliminaires du processus probatoires, c’est l’ennemi de l’élaboration de la vérité judiciaire. L’avocat est là pour verser et provoquer des éléments à décharges, pour contraindre le magistrat à penser contre lui-même.
DANS LES PHASES D’ENQUÊTE, LA PRÉSOMPTION D’INNOCENCE EST MALMENÉE. COMMENT FAIRE ?
Il est vrai que la présomption d’innocence est un principe qu’on rappelle souvent après l’avoir allégrement violée.
Le processus probatoire pénale est extrêmement lent, on s’en plaint d’ailleurs quand il est le fruit d’un manque de moyens, mais on peut paradoxalement s’en réjouir quand il est le fruit de l’exercice des droits de la défense. Transformer un soupçon initial, ce qui est requis pour placer quelqu’un en garde à vue, en une preuve finale, ce qui est requis pour condamner quelqu’un, en passant par des indices concordants, ce qui est requis pour mettre en examen, des charges ce qui est requis pour renvoyer devant la juridiction, c’est un temps LONG ! Et il est vrai que durant ce temps le soupçon hypothétique initiale suffit à une condamnation finale « on pardonne rarement a un homme d’avoir été soupçonné ». Que pourrait-on améliorer ? Pourquoi ne pas, par exemple, allouer autant d’espace dans la presse écrite dans la mise hors de cause que lors de la mise en cause ?
UN MESSAGE POUR LES FUTURS AVOCATS ?
Un seul conseil :
sortir du rapport de connivence que l’on peut avoir avec la loi. Lorsqu’on débute, on n’est pas ou peu soupçonneux vis-à-vis du législateur. Il faut absolument se dire que l’on peut tout contester, notamment en procédure pénale : on peut contester les actes de procédures quand ils sont pris tardivement, quand ils sont prescrits, quand ils sont pris de manière trop cavalière par le juge d’instruction, ils sont alors nuls. On peut contester les juges, la juridiction dans sa composition avec les demandes de récusation, dans sa compétence, les compétences territoriales ou matérielles. Il est aussi possible de contester les faits avec des demandes d’expertise. Depuis 2010, la question prioritaire constitutionnelle (QPC) permet de contester le droit lorsqu’il n’est pas conforme à la Constitution, lorsqu’il n’est pas conforme avec l’Union européenne et il est possible d’aller devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Il faut absolument s’astreindre à cela. La doctrine doit aussi se construire avec le regard critique des avocats.
Infos pratiques :
Maître Alexis TORDO
Avocat à la cour
À Paris et dans toute l’Ile-de-France
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